Le Pacte mondial des Nations Unies / United Nations Global Compact
Initiative spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, le Pacte mondial des Nations Unies (ou United Nations Global Compact) est un appel aux entreprises du monde entier à aligner leurs pratiques et leurs stratégies sur Dix principes, qui découlent des textes fondamentaux des Nations Unies, dans les domaines des droits humains, du droit du travail, de l’environnement et de la lutte contre la corruption. Ces principes constituent un socle d’actions sur lequel s’appuyer pour atteindre les 17 Objectifs de Développement durable (ODD), le plan d’action des Nations Unies pour un monde plus soutenable à horizon 2030.
Chaque année, les entreprises doivent communiquer leurs bonnes pratiques en lien avec ces principes, dans le cadre d’une Communication sur le Progrès (CoP)[2]. Depuis 2023, cet exercice prend la forme d’un questionnaire d’impact détaillé sur toutes les thématiques liées au Pacte mondial.
L’initiative réunit à ce jour plus de 21 000 entreprises et 3 500 organismes à but non lucratif. Elle est déployée dans 62 pays, chacun d’entre eux bénéficiant d’un réseau national officiel.
L’année 2025 marque une étape importante : le 25e anniversaire du Pacte mondial des Nations Unies, qui constitue le moment opportun pour commencer à dresser un bilan de la manière dont le réseau a remodelé la manière dont les entreprises opèrent, en intégrant le développement durable dans la stratégie d’entreprise et en favorisant un mouvement mondial engagé dans des pratiques commerciales responsables.
Le Pacte mondial de l’ONU - Réseau France
Le Pacte mondial de l’ONU - Réseau France est le deuxième plus grand réseau national du Pacte mondial des Nations Unies avec plus de 2 130 entreprises membres. Il a pour mission d’accompagner la mise en œuvre des Dix principes du Pacte mondial des Nations Unies et de l’Agenda 2030 et l’appropriation des 17 ODD par le monde économique français.
Le Pacte Mondial de l’ONU - Réseau France s’est doté d’un nouveau plan stratégique 2024-2030 pour accompagner la transformation durable des modèles d’affaires. Il s’articule autour de quatre grands objectifs :
· Informer et fédérer ;
· Outiller, consolider l’action des entreprises engagées ;
· Mobiliser nos membres et promouvoir leur action ;
· Éclairer et influencer.
Les Dix principes du Pacte mondial des Nations Unies
Le Pacte mondial des Nations Unies propose un cadre d’engagement universel et volontaire, qui s’articule autour de Dix principes relatifs aux droits humains, aux normes internationales du travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption. Les Dix principes du Pacte mondial des Nations Unies sont issus de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Déclaration de l’Organisation internationale du travail, la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement et la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Droits de l’homme
• Principe 1 : Promouvoir et respecter la protection du droit international relatif aux droits de l’homme.
• Principe 2 : Veiller à ne pas se rendre complices de violations des droits de l’homme.
Normes internationales du travail
• Principe 3 : Respecter la liberté d’association et reconnaître le droit de négociation collective.
• Principe 4 : Contribuer à l’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire.
• Principe 5 : Contribuer à l’abolition effective du travail des enfants.
• Principe 6 : Contribuer à l’élimination de toute discrimination en matière d’emploi et de profession.
Environnement
• Principe 7 : Appliquer l’approche de précaution face aux problèmes touchant l’environnement.
• Principe 8 : Prendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en matière d’environnement.
• Principe 9 : Favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement.
Lutte contre la corruption
• Principe 10 : Agir contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l’extorsion de fonds et les pots-de-vin.
Les Dix principes du Pacte mondial des Nations Unies constituent un cadre de référence qui est, à la fois :
• global, non lié à une géographie ;
• soutenu par des déclarations de référence donc qui ne présente aucun risque d’obsolescence ;
• mais dont le contenu reste assez théorique.
Ces Dix principes embrassent l’ensemble du champ ESG (Environnement, Social, de Gouvernance)[3] :
• E = Environnement
• S = Droits de l’homme et Normes internationales du travail
• G = Lutte contre la corruption
Contexte
Pour passer des principes et des déclarations libres à des résultats tangibles pour le développement durable, la mesure de l’impact des actions des entreprises est indispensable. Indispensable car elle permet de prouver l’efficacité d’une action auprès des diverses parties prenantes : conseil d’administration, investisseurs, autorités de régulation, auditeurs, clients, société civile, etc.
Or, la mesure d’impact environnemental, social ou de gouvernance est aujourd’hui complexe. Les entreprises rencontrent des difficultés à mettre une valeur, notamment économique, sur leurs actions RSE.
Elle existe, certes, pour certaines démarches, telles que la réduction d’émissions de gaz à effet de serre en tCO2e (équivalent tonnes de dioxyde de carbone) pour les actions de lutte contre le changement climatique. Mais, pour bien d’autres démarches, la mesure d’impact est balbutiante, assise sur des concepts et calculs qui ne font pas l’unanimité, voire est inexistante.
Sujet de thèse et résultats attendus
Le projet de thèse envisagé ambitionne de donner une valeur économique aux actions des entreprises qui visent à l’atteinte des Dix principes et des ODD et d’objectiver le ROI de la RSE. Le livrable final envisagé serait une méthodologie (de mesure d’impact) directement mobilisable pour le secteur privé afin de mesurer le retour sur investissement (ROI) de leurs actions ESG, aussi bien sur le court-terme, le plus long-terme ou via des modélisations (ex : profil de risque financier, etc.) Avec à la clé, par exemple, un set d’indicateurs prioritaires.
Pour ce faire, il pourrait être envisagé de :
1. Définir et cadrer la notion de « mesure d’impact » et de « ROI de la RSE » en se basant sur la littérature existante ;
2. Mobiliser en priorité les entreprises membres du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France (+2100 début 2025) engagées sur les Dix principes et les ODD :
a. grâce aux données collectées via leur Communication sur le Progrès (CoP – Communication on Progress)
b. grâce à des données additionnelles à la fois qualitatives et quantitatives (à définir selon les besoins) qui pourraient être obtenues grâce à un échantillon d’entreprises membres du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France (à définir selon les besoins) volontaires pour contribuer à cette recherche, via divers moyens (interviews (exemples de verbatim ci-dessous), questionnaire, etc.)
3. S’intéresser dans un deuxième temps aux données publiées par les entreprises françaises (membres ou non membres du Pacte mondial) soumises à diverses obligations règlementaires (taxonomie européenne, CSRD…) ;
Verbatim d’entreprises membres du Pacte mondial de l’ONU - Réseau France
•Grande entreprise : « Nos investisseurs nous pressent de plus en plus à rendre compte des coûts de la transition. Le ROI de la RSE va devoir être intégré dans le rapport financier. Nous avons par exemple un objectif d’atteindre 30% de femmes parmi nos managers et bien, désormais, on me pose la question : quel est l’impact, est-ce un coût ou une opportunité ? »
•Acteur financier : « Il faut apprendre à mesurer le poids de la durabilité dans la valeur d’une entreprise. Qu’est-ce qu’une bonne performance ? Par exemple, un meilleur taux de satisfaction ou de rétention de salariés, cela représente quoi, cela apporte quoi ? »
Le ou la doctorant·e bénéficiera d’un cadre de recherche stimulant, mêlant investigation scientifique et réflexivité critique, avec une forte ouverture interdisciplinaire.
Le ou la doctorant·e sera encadré·e par le professeur Philippe Durance, titulaire de la chaire de Prospective et Développement durable du Conservatoire national des Arts & Métiers (CNAM).
Pour ce projet de thèse financé par la Pacte Mondial de l’ONU – Réseau France dans le cadre du dispositif CIFRE, le/la candidat·e sera inscrit·e à l’école doctorale Abbé Grégoire du CNAM.
Le/la candidat·e sera accueilli·e au laboratoire HT2S pour une durée de thèse de trois ans.
· Contrat à durée déterminée de 3 ans, adossé à un contrat de thèse CIFRE
· À l’issue des 3 années, le candidat sera titulaire d’un doctorat et pourra prétendre à la qualification au titre de maître de conférences
· Lieu de travail : sur site (Maison du développement durable, 75017 Paris), en distanciel et dans le laboratoire de recherche partenaire (CNAM, 75003 Paris)
· Déplacements ponctuels
Le candidat.e doit être titulaire (ou en cours d’obtention pendant la phase de sélection) d’un Master 2 ou équivalent.
· Niveau Master 2 (écoles d’ingénieur, écoles de commerce, ENS, Sciences Po, université, etc.)
· Intérêt pour le travail d’équipe et les approches pluridisciplinaires
· Fortes capacités rédactionnelles
· Capacités d’analyse et de synthèse
· Réactivité, autonomie et capacité d’organisation
· Sensibilité en RSE/développement durable
· Expérience en entreprise
· Maitrise de l’anglais
Dossier de candidature comprenant une lettre de motivation, un CV, la copie du diplôme le plus élevé, les coordonnées de deux personnes de référence et une note de problématisation (2 à 3 pages) à adresser, sous format numérique pdf, à :
· Nils Pedersen : DG@pactemondial.org
· Nathalie Pessel : nathalie.pessel@pactemondial.org
· Philippe Durance : philippe.durance@lecnam.net
Les candidatures sont à envoyer jusqu’au 15/06/2025. Les entretiens avec les candidats retenus auront lieu à partir de juillet en vue d’un recrutement avant la fin de l’année 2025.
Site du Pacte mondial des Nations Unies
Site du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France
Les Dix principes du Pacte mondial des Nations Unies
La Communication sur le Progrès (CoP)
[1] Retour sur investissement, Return on investment
[2] Questionnaire de la Communication sur le progrès (CoP) accessible ici
[3] Au stade de cette note, nous utilisons aussi bien les expressions « développement durable », « durabilité », « visant à l’atteinte des Dix principes » qu’ESG ou encore RSE. Une précision des concepts sera incluse en phase de cadrage de la recherche.